Paralysie du sommeil, 1)
Non, toujours pas. Nuit après nuit. Tenu en laisse. Par mes démons, mes addictions, le non-sens de mon existence. Ouais, ils me suspendent, éveillé. Et j’ai beau vouloir leur arracher un peu de sommeil, il semble qu’ils n’en aient tout simplement rien à foutre. Peut-être cela les amuse-t-il. Peut-être que cela les nourrit. Moi, l’épuisement et la lassitude, ça m’éreinte. Je sens le germe frêle d’un nouveau fardeau. Si cela enterre ma volonté dans ce monde-ci, ça va être compliqué. Je pressens un choix conséquent et des conséquences qui n’ont toujours aucune sorte d’importance. Car au fond, c’est plus que de l’insatisfaction. Car au fond, vivre comme ça, c’est plus insupportable qu’autre chose.
« Qu'est-ce
qu'on s'en branle du futur quand on comprend pas le présent ?
C'est pour les gens différents, les feignants, les déviants,
C'est d'plus en plus dur, c'est d'plus en plus stressant,
Pour les névrotiques, les alcooliques, les boulimiques,
Ceux dont les neurones s'court-circuitent, quand self-défense rime avec courir
vite. »